La formation (insoupçonnée) du gcc

Mes journées à l’académie avaient commencé de manière chill. J’avais pu découvrir un tout nouveau monde…loin du quotidien monotone dans lequel je vivais depuis plusieurs années désormais.  Ici, pas besoin de se cacher, pas de grands parents pour me crier dessus, je pouvais utiliser mes pouvoirs à foison, et j’avais même recommencé à dessiner un peu.
Une nouvelle routine s’était petit à petit mise en place, bien loin de me déplaire cependant. Entre les cours, le club de dessin, mes entrainements persos et mes sorties à droite et à gauche, j’avais commencé à oublier le passé.
Cependant ma petite routine si parfaite s’était soudainement retrouvée perturbée par l’arrivée des surveillants. Je n’avais pas fait de bêtises, pas encore, donc autant dire que je ne m’attendais pas à ce qu’on toque à la porte de ma chambre, encore moins pour me dire que j’allais changer de lieu de villégiature !

Ah oui, parce que chose étant : lors de mon arrivée, on m’avait mise dans une chambre toute seule, le pied donc, soi-disant pour voir s’il valait mieux que je reste seule ou s’il valait mieux me mettre avec d’autres personnes.
J’avais eu l’impression d’être une tueuse en série en réhabilitation, mais…la chambre vide où je pouvais écouter de la musique et mettre autant de bazar « organisé » que voulu, avait compensé cet horrible affront.
Pendant un moment je m’étais même demandé si la vraie raison n’était pas qu’ils avaient peur que je sois infestée par des maladies d’outre-mer. Peut-être pensaient-ils que je pouvais transformer l’académie en zombie, d’où une mise en quarantaine obligatoire ? Hélas comme j’avais dû assister aux cours par la suite, je fus vite détrompée.

Je jettai un coup d’œil rapide à mon placard, puis à mes peluches qui avaient pris toute la place, puis regarda ma valise ouverte, et poussai un soupir en me disant qu’il allait falloir que je trouve de la place pour tout ranger. Pas une mince affaire.
J’avais beau m’assoir dessus, sauter dessus, impossible de fermer cette valise. Je dus donc me résigner et faire deux trajets : un pour amener ma valise et l’autre pour transporter une montagne de peluches dans mes bras en direction de la chambre…101 ? Ouai je crois.
J’avais de la chance qu’on se propose gentiment de m’accompagner, pas sûre que j’aurai réussi à trouver le numéro toute seule sinon.

Le premier trajet fut simple, poser la valise à un endroit random devant le seul lit qu’on m’avait dit être inoccupé.
Par contre, le second… inutile de dire à quel point c’était relou de traverser le couloir avec une montagne de peluches dans les bras, d’autant que des fois le sol plat joue des tours, mais j’étais enfin arrivée devant la porte sans renverser une seule peluche !
Je m’apprêtai à me diriger vers le lit pour les poser, après avoir difficilement fermer la porte d’un rapide coup de pied, quand une dizaine de secondes plus tard la porte s’ouvrit à nouveau. Manquant de tout faire tomber sous la surprise, je courus en direction du lit et déposai mes petits trésors sains et saufs, dans un léger :

-Ouf…

Attends… avais-je bien entendu « pikachu lumineux ? ».
Je relevai enfin le regard en direction de la voix féminine inconnue, qui semble avoir un débit de parole assez rapide.
Quand elle parla des peluches je sursautai et passai les bras autour de ma montagne ! Elle avait beau les complimenter, elles sont à moi et on n’y touche pas !
Ayant visiblement remarquer mes bras, et mes joues gonflées, la jeune femme se mit à parler encore plus vite, tant et que cela puisse être possible.

-Oh, coucou... euh, tu t’appelles comment ? Sorry hein, j’avais une mission urgente et j’ai même pas fait gaffe que t’étais là.... Ah, si tu vois un pikachu-lampe-torche, dis-le moi s’il te plaît ! Et passes-le moi s’il est à portée de main aussi. AH ! Et ne déplaces pas mes brumisateurs, ils sont tous à des emplacements stra-té-giques pour ma survie. Bon, si c’est dans ton coin, préviens-moi juste avant et... Ça te va que je sois en haut et de prendre la place du bas ? Tu vas bien, d’ailleurs ? Tu veux de l’aide pour t’installer ? Oh ! Tu fais un truc après ? Oui ? Non ? Parce que j’ai un suuuuuuper plan à te proposer ! »

J’essayai de mémoriser une partie des questions qui volaient, mais pas simple. De fait je comptai sur mes doigts, première réponse :

-Je m’appelle Alysse Evans.

Deuxième doigt et léger penchement de tête sur le côté :

-J’ai pas vu de pikachu lampe torche, sinon crois-moi bien que j’aurai sauté dessus tout de suite, j’adore cette licence, ah ! mais c’est vraiment une lampe ou une peluche ?

Troisième doigt :

-Sinon…Je me fiche de la place du lit, tant que j’en ai un.

Quatrième doigt et ouverture d’une valise qu’on pouvait voir être rangée plutôt à la va vite, avec toutefois des vêtements bien pliés :

-Et non, je n’avais rien prévu à part gribouiller un peu. Et vous, vous êtes qui ?

Je regardai alors l’étrange jeune fille qui continuait à parler et le jeune homme blondinet à côté qui semblait être…habitué ? Je supposai qu’elle devait souvent être comme ça de fait. Pas compliqué de savoir comment réguler mon comportement au sien.

Codage par Libella sur Graphiorum